La flotte palangrière a compté, en 2019, 422 navires actifs. La majorité de ces palangriers développent une activité à proximité de la côte. Cette flotte peut être scindée en deux grandes catégories :
Les palangriers côtiers
Cette flotte palangrière côtière est composée de 392 bateaux généralement construits en bois, d'une longueur allant de 6 à 20 m.
Leurs tonnages jauges bruts varient entre 3 et 130 tx avec une moyenne d'environ 34,5 tx. Les puissances motrices varient entre 30 et 862 soit une moyenne de 236 cv.
Les palangriers côtiers utilisent les filets maillants simples, les bonitards, les lignes à main, et les palangres comme engins de pêche. La grande partie de ces bateaux est immatriculée aux ports de l'Atlantique Nord, surtout Safi et Tanger.
Les palangriers réfrigérés :
La flotte palangrière réfrigérée hauturière, composée de 30 bateaux localisés généralement au port de Dakhla.
Les palangriers réfrigérés ont une longueur variant entre 24m et 33m, avec une moyenne de 26,3 mètres. Ils disposent également d'un tonnage jauge brute (TJB) variant entre 68,5 tx et 143 tx, avec une moyenne de 107 tx. La puissance motrice est comprise entre 270 cv et 410 cv, la moyenne étant 323 cv. L'âge de cette flottille varie entre 8 et 21 ans. La majorité de cette flotte est immatriculée au port de Tanger.
Les palangriers réfrigérés sont équipés d'un système de réfrigération leur permettant de réaliser des marées d'une durée moyenne de 10 jours.
Des unités plus spécialisées, en fonction des engins et du mode de conservation, ciblent les grands pélagiques, les crustacés, les requins de fond, la dorade rose, les merlus etc.
Pour les palangriers réfrigérés ciblant les grands pélagiques, Une seule opération de pêche est réalisée par jour de pêche, déployant 1.000 hameçons environ. La palangre est mouillée en fin d'après-midi et virée le matin du jour suivant.
Les principales tactiques de pêche adoptées par les palangriers sont illustrées par le tableau suivant :
Tactiques | Tactique 1 | Tactique 2 | Tactique 3 | Tactique 4 | Tactique 5 | Tactique 6 | Tactique 7 |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Mois | 1-2 et 3 | 10 | 3-12 | 1 | 3-7 et 8 | 9-10-11 | 3-4 et 6 |
Espèces cibles | Requins pélagiques, Espadon | Bonites | Raies, vives, ombrine, liche, tassergual, céteau | Merlus, requins de fond, sabre, maigre | Rascasse, Saint pierre et baudroie | Bonites, Espadon, liche, taupe bleu, palomette, peau bleu | Mostelle, denté à gros yeux, etc |
Engins | Palangre de surface | Filet maillant bonitard | Filet maillant de fond | Palangre de fond ou mixte | Trémail | Bonitard | Palangre de fond |
Contrairement à ce que leur nom indique, les palangriers peuvent utiliser, en plus de la palangre, d'autres engins comme la ligne à main, les différents engins à filet, les engins pièges ... etc, et ce en fonction des espèces cibles, des stratégies et tactiques de pêche, des conditions de pêche, de la disponibilité de ressources et des capacités financières des armateurs.
Ces unités adoptent un mode de pêche de nature multi-spécifique et ciblent principalement les thonidés, les xiphiidés et les autres espèces démersales en fonction des zones.
Généralement, les thonidés mineurs forment le groupe d'espèce le plus débarqué , suivies par les requins et squales.
Composition spécifique des palangriers côtiers en 2019:
Les débarquements des palangriers en 2019 sont dominés par les thonidés mineurs qui représentent 29% des captures soit 7000 tonnes suivis de loin par les requins et squalidés qui constituent uniquement 13% et par les merlus (12%). Les rangs suivants sont occupés par le diagramme gris, les merlus et autres espèces démersales.
Les zones d'activités et des stratégies de pêche sont définies par la nécessité du respect des mesures spatio-temporelles instaurées dans le cadre des plans d'aménagement des espèces de merlus, de grands crustacés et des grands thonidés. D'autres facteurs interviennent également dans le choix des zones de pêche notamment la nature des engins de pêche, la performance de la force motrice ainsi que la distribution de la ressource.
Zones d'activité de pêche :
En se référant aux données VMS, les palangriers opèrent dans différentes zones avec des aires de fortes concentrations détectés au niveau de Tanger-Assila, Safi-Agadir, Tarfaya-Laâyoune et Boujdor-Dakhla. Au niveau de Tanger-Assila et Boujdor-Dakhla, les zones de pêche sont situées plus au large et peuvent atteindre, des fois les limites du talus continental au large. Cette extension de l'activité vers le large est en relation avec la nature des espèces recherchées (Thons, Espadon, Requins pélagiques, Dorade rose, etc).
ZONES D'ACTIVITÉ DES PALANGRIERS EN 2019
Par ailleurs, l'étude de la mobilité de la flotte palangrière côtière a permis d'identifier les groupements suivants :
- Le groupement «1 » : regroupe environ 270 palangriers côtiers opérant dans la zone sud et débarquant au niveau des ports de Dakhla et de Tantan.
- Le groupement «2 » : compte 290 palangriers qui opèrent principalement dans la zone centrale principalement entre les ports d'agadir, Safi, Laâyoune et Tantan.
- Le groupement «3 » : formé de 77 palangriers dont les principaux mouvements s'effectuent entre les ports de Larache, Casablanca, El Jadida et Mehdia.
- Le groupement «4 » : constitué de 67 bateaux opérant en méditerranéenne, principalement entre Tanger, Al Hoceima et Nador.
- Le groupement «5 » : formé de 59 palangriers opérant dans la zone Mehdia - Mohammedia.
L'évolution des captures des palangriers depuis 2010, indique de variations de faibles amplitudes autour de 24000 tonnes.
La capture maximale a été enregistrée en 2017 soit 28000 tonnes. Entre 2018 et 2019, les débarquements des palangriers se sont améliorés légèrement de 3%.
ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DES PALANGRIERS ENTRE 2010 ET 2019
Mesures de gestion :
Les principales mesures de gestion concernent :
- Zoning : l'activité des palangriers est interdite en permanence en méditerranée et en atlantique, en deçà de 1 mille marin calculée à partir des lignes de base.
- Tailles minimales de capture : Définies par l'Arrêté du Ministre de l'agriculture et de la pêche maritime n°2010-10 du 13 chaabane 1431 (26 juillet 2010) modifiant et complétant l'arrêté n°1154-88 du 20 safar 1409 (3 octobre 1988) fixant la taille marchande minimale des espèces pêchées dans les eaux maritimes marocaines. S'ajoutent à cette législation, d'autres textes en relation avec la taille minimale de la dorade rose, du maigre, du thon et de l'espadon.
- Un seuil de tolérance de capture pour certaines espèces, notamment le calmar.
- Engins : Les caractéristiques sont évoquées par le Décret n°. 2-73-659 (9 moharrem 1394) réglementant la pêche aux filets fixes (B.O. 13 fév. 1974, p. 201).
- Fixation de plafond de capture de requins pour l'année 2019 :
- Requin taupe bleu : 600 tonnes.
- Requin peau bleu et autres requins pélagiques : 2600 tonnes.
- Requins de fond : 650 tonnes.
- Espadon : 950 tonnes (atlantique). -
Repos biologique pour certaines espèces : Espadon et thon rouge
Par ailleurs, dans le cadre de la gestion des espèces gérées dans le cadre de l'ICCAT plusieurs mesures sont appliquées aux palangriers notamment les résolutions portant sur l'espadon, les requins et le thon rouge.