Pêcherie artisanale

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Pêcherie artisanale


Au Maroc, la pêche artisanale ou pêche aux petits métiers, est une activité traditionnelle se basant sur des canots généralement en bois et un équipage réduit (trois personnes en moyenne). 
Ces unités sont généralement équipées de moteur hors-bord. L'activité de pêche est menée généralement sur la bande côtière et au niveau des estuaires et des lagunes. 
Les engins utilisés sont divers en nature et en périodes d'usage, ciblant   plusieurs espèces démersales et pélagiques.
 



La pêche artisanale est pratiquée, par environ 17070 barques, basées dans plus de 100 sites de pêche le long du littoral marocain. Les petites embarcations utilisées ont une capacité généralement inférieure à 3 TJB.

Cette capacité maximale autorisée pour les barques artisanales a été amendée en 2016 et est passée de 2 à 3 TJB afin d'améliorer les conditions de sécurité à bord et celles de travail en mer.

En 2019, la pêche artisanale a réalisé une production de l'ordre de 69340 tonnes pour un chiffre d'affaires de 2,1 Milliards de DH.

Différents types d'engins sont utilisés pour cibler plusieurs espèces en fonction de leurs disponibilités, des conditions météorologiques, des stratégies de pêche, de la technicité des marins ainsi que des capacités financières des armateurs. En effet, trois catégories d'engins de pêche sont distinguées :


-    Les engins à ligne-hameçons regroupant la palangre de fond à sparidés, la palangre de fond à congre, la palangre dérivante, la palangre verticale, la palangrotte, la ligne à main, la ligne de traîne, la turlutte à calmar et celle à poulpe. Ces engins ciblent généralement des poissons nobles de haute valeur commerciale comme les pageots et pagres, les grands pélagiques, le saint-pierre, les rascasses, etc.
-    Les engins à filets tels que le trémail, le filet maillant simple de fond, le bonitard, le filet maillant simple de surface, le filet maillant à courbine, la senne tournante, la senne de plage, le verveux et la palanza. Ces engins capturent un large éventail d'espèces aussi bien semi-pélagiques que démersales.
-    Les engins à pièges comme le poulpier, le casier et la drague. Ces engins sont destinés généralement à la pêche au poulpe, aux grands crustacés et aux coquillages.
 

En 2019, la production de la pêche artisanale déclarée le long du littoral national a atteint 69340 tonnes. 
Les principales espèces pêchées par la flotte artisanale, constituant plus de 75% de la capture, sont le poulpe, les algues, la seiche, la sardine, l'encornet et les maquereaux. La diversité des captures compte plus que 170 espèces pêchées par les artisans.

La pêche artisanale s'opère, en général, dans des zones très côtières et au niveau des estuaires et des lagunes. Le séjour en mer est d'une journée en moyenne. 

Les zones de pêche exploitées peuvent être atteintes en quelques heures, au départ des sites d'attache où sont basées les barques. 

Toutefois, durant la saison de pêche au poulpe et aussi la pêche des requins, les marées sont plus longues en fonction de la disponibilité de la ressource et les rayons d'action sont plus importants.

•    Les tailles marchandes :
Elles sont définies par l'Arrêté du Ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime n°2010-10 du 13 chaabane 1431 (26 juillet 2010) modifiant et complétant l'Arrêté n°1154-88 du 20 safar 1409 (3 octobre 1988) fixant la taille marchande minimale des espèces pêchées dans les eaux maritimes marocaines. En plus, un seuil de tolérance pour la catégorie T8 du poulpe est fixé par décision du Département des pêches maritimes en fonction de la saison de pêche.
Par ailleurs, le texte de loi réglementant les tailles marchandes a été amendé par plusieurs arrêtés relatifs aux tailles marchandes des espèces : dorade rose, espadon, thon, maigre, …etc

•    Plan d'aménagement du poulpe
Il repose sur les mesures suivantes :

-    Un quota par sous unité, saisonnier et réparti en quotas individuels au sud de Boujdour.
-    Un plafonnement mensuel de capture par site de pêche au nord de Boujdour
-    Un repos biologique au sud de Boujdour est instauré en automne pour la protection des recrues de poulpe et au printemps pour la protection des femelles de poulpe en ponte.
-    Un maximum de 3 turluttes et 300 pots par barque. L'usage des pots en plastique est interdit au Nord de Sidi El Ghazi et l'usage des nasses est interdit pour l'ensemble du littoral marocain.
-    Un milling allant de 3 à 8 milles marins de la côte pour les barques artisanales opérant au Sud de Boujdour. 

•    Plan d'aménagement du merlu 
Un milling est instauré :

-    Activité autorisée à partir d'un mille nautique,dans le cadre du plan d'aménagement du merlu.

•    Plan d'aménagement des grands crustacés
Un repos biologique est instauré :

-    Dans la zone entre Saidia et nord de Tarfaya du 1er mars au 31 mai de chaque année pour toutes les espèces,
-    Au sud de Tarfaya du 1er juin au 31 août de chaque année pour la langouste verte.

•    Plan d'aménagement des algues 
Basé sur les mesures suivantes :

-    L'interdiction de la récolte des algues marines de la famille des floridées entre 1er octobre au 30 juin de chaque année,
-    L'interdiction de l'exploitation des algues durant la nuit,
-    La collecte des algues échouées est autorisée,
-    Un quota par saison de pêche est accordé aux circonscriptions maritimes.

•    Plan de conservation des requins 
Il s'insère dans le cadre des engagements du Maroc au sein de l'ICCAT et d'autres conventions. Parmi les mesures prises, l'interdiction de pêche des 3 espèces menacées : Sphyrna spp, Alopias superciliosus et Carcharhinus longimanus.

•    Plan d'aménagement de l'Espadon
Il s'insère dans le cadre des engagements du Maroc au sein de l'ICCAT. En méditerranée, la pêche de l'espadon est interdite du 1er janvier au 31 mars de chaque année.

•    Plan d'aménagement du thon rouge 
Il s'insère dans le cadre des engagements du Maroc au sein de l'ICCAT. Parmi ces mesures, l'établissement d'un quota global et des quotas spécifiques par pays ainsi que l'autorisation de la pêche du thon rouge à la palangre et à la ligne dans l'Atlantique Est et la Méditerranée durant la période du 15 juin au 15 octobre de chaque année.

•    Plan de conservation des requins
Un quota de pêche a été défini pour les principales espèces de requins pélagiques exploitées aussi bien par les palangriers que les barques.
 

Au cours des cinq dernières années, la pêche artisanale a réalisé une production annuelle moyenne de l'ordre de 71854 tonnes pour une valeur annuelle moyenne de l'ordre de 2,16 MMDH.

En terme de groupes d'espèces, les céphalopodes dominent les débarquements de la flotte artisanale avec plus de 40% de la production, suivi des algues avec plus de 14%. Les petits pélagiques quant à eux représentent plus de 10% de la capture.

En terme d'espèces :

  • Les petits pélagiques regroupent la sardine, la sardinelle, le maquereau, et les chinchards. - Les céphalopodes renferment le poulpe, les calmars et les seiches.
  • Concernant les algues, trois espèces du genre Gélidium (algues rouges) sont les plus exploitées à des fins industrielles : Gelidium sesquipedale, Gelidium spinulosum et Pterocladia capilacea.
  • S'agissant des poissons démerssaux, les plus importants sont le congre, le diagramme gris, la dorade grise, les dentés, les pageots et le maigre.

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