Les principales algues pêchées sont :
- Les algues agarophytes : Gelidium corneum (Ex : Gelidium sesquipedale) et Gracilaria Sp
- Les carraghénophytes : Chondrachanthus acicularis, (Ex Gigartina acicularis), Chondracanthus teedi (Ex Gigartina teedi) et Gigartina pistillata forment des tapis éparpillés et mélangés le plus souvent à d'autres espèces d'algues rouges
- Les alginophytes : Laminaires.
- Plongée sous-marine
Ce mode de pêche concerne uniquement les agarophytes, Gelidium corneum et Gracilaria sp, qui sont immergées à marée haute ou marée basse, à une profondeur de 2 à 20 m. La plongée s'effectue à partir de canots de pêche de tonnage inférieur à 3 TJ, équipés de narguilés. Le nombre total de barques alguiers était de 1394, en 2019, qui sont réparties par zone selon le graphique ci dessous.
- Pêche à pied
La collecte à pied concerne toutes les algues ciblées, aussi bien Gelidium sp, Gracilaria sp., Gigartina sp. Elles sont arrachées lorsqu'elles sont découvertes à marée basse ou immergées à une profondeur ne nécessitant pas la plongée sous-marine avec des équipements de respiration.
- Collecte des échouages d'algues
Toutes les algues échouées sont collectées par les riverains. Tout particulièrement pour les laminaires, jusqu'à aujourd'hui, seules les laminaires échouées sont autorisées à l'exploitation.
- Plongée sous-marine
Pour tous les modes d'exploitation des algues (par plongée sous-marine, à pied ou par échouage) seul l'arrachage à la main est autorisé. Toutefois, d'autres outils de coupe sont observés lors de la collecte et seraient encore utilisés malgré leur interdiction, tels que la raclette et différents types de pioches, qui sont utilisés en particulier pour la collecte des Gigartinacées.
Gelidium corneum :
Au Maroc, les champs les plus importants de Gelidium corneum sont identifiés au niveau de six régions : entre Temara et Bouznika, de part et d'autre d'El Jadida, à Safi et à Essaouira. Plus au Sud, G. corneum est présent du côté Sud de Tarfaya, dans la région de Boujdour et au Sud de Dakhla. Le gisement le plus important en termes de biomasse et de production est celui de la circonscription d'El Jadida. En 2019, ce gisement représentait 70% de la capture nationale et comptait 86% des canots alguiers opérant cette année-là.
Gracilaria sp :
Les gracillaires constituent des gisements importants au niveau des lagunes de Sidi Moussa et Oualidia ainsi qu'au niveau de la lagune de Nador. De faibles quantités sont rapportées au niveau de la zone de Lassarga à Dakhla où des projets d'aquaculture de ces espèces sont en cours d'expérimentation. D'autres essais de culture de gracillaires sont également en cours au niveau de la lagune de Nador.
Gigartina sp :
Ces algues gazonnantes se trouvent au niveau des platiers rocheux de la côte Atlantique marocaine principalement au niveau de la région de Sidi Rahal, El Jadida et Essaouira.
Laminaria sp :
Ces algues sont présentes entre El Jadida et Essaouira ainsi qu'au sud de Dakhla et dans la région de Cap Barbas.
La production de Gelidium corneum est régie par le quota alloué pour chaque zone de pêche. Ce quota est épuisé pour la circonscription maritime d'El Jadida qui approvisionne plus de 70% de la production nationale.
La production globale de Gigartina sp à l'état sec est passée de 95 tonnes en 2010 à des quantités avoisinant 1376 tonnes en 2014 au niveau de la zone d'El Jadida (Fig.6). Depuis juillet 2014, la production s'est stabilisée autour de 200 tonnes suite à l'instauration d'un quota à l'export des Gigartinacées fixé à 300 tonnes d'algues sèches (décision n° 05/15 du 25 juillet 2014 portant sur l'instauration des mesures d'aménagement de la pêche, de ramassage et la commercialisation des algues marines agarophytes, carraghénophytes et laminaires).
Pour les algues appartenant au genre Gracilaria sp, une quantité maximale de 1000 tonnes humides est allouée à la pêche. Toutefois, les statistiques sur les captures réelles ne sont pas encore disponibles.
Le plan d'aménagement des algues, instauré depuis 2010, fixe les mesures de gestion de l'exploitation et de la commercialisation suivantes :
- l'interdiction de récolter des algues marines de la famille des floridées, du 1er octobre au 30 juin de chaque année
- l'interdiction de récolter des algues pendant la nuit
- le ramassage sur les côtes des algues détachées est autorisé, leur arrachage, hors saison de pêche, est strictement interdit
- la pêche doit être effectuée exclusivement au moyen de navires immatriculés conformément à la réglementation en vigueur et disposant d'une licence de pêche des algues
- l'instauration du système de traçabilité des algues marines et de l'agar agar le long des circuits de commercialisation depuis la production jusqu'à l'exportation
- la soumission des algues brutes et de l'agar agar au régime des licences à l'exportation
- l'instauration d'un quota à l'export des algues marines et de l'agar agar : valorisation de 80 % de cette ressource via l'industrie nationale de transformation (Agar-Agar) permettant ainsi la génération d'une plus grande valeur ajoutée et 20 % des exportations à l'état brut.